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Channel: Au Fil des Jours...
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Rêves de fille ?

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3126 - "Au fil des jours..."

Il était parti. Une heure plus tôt, il glissait encore avec volupté entre ses ouvertures, sans exclusive...

Usant de son con tout autant que de ce cul somptueux et rougi, cramoisi, gaufré de traces de doigts et de bleus à force de fessées, leurs jeux troubles et claquants qu'ils avaient prolongés goulûment, trois jours durant avec la boulimie coutumière des amants qui se voient trop peu et tentent vainement de rattraper le temps qui file, le plus souvent sans eux... Se donner la sensation de maîtriser son destin, en se créant des souvenirs et des images, pour leurs trop longues nuits de solitude... Après.

Mais c'est comme ça.

Manger, baiser, dormir. Rebaiser, remanger... Redormir. Peu. S'aimer. Même sans dire le mot. Pudeurs imbéciles des amants qui osent tout, sauf ça... Dire "je t'aime..."

À présent, il était loin déjà, chaque seconde, chaque tour de roue de ce TGV roulant à plus de 300 à l'heure vers le Sud l’éloignait d'elle depuis qu'il avait refermé la porte de ce petit appartement bonbonnière prêté pour l'occasion par une amie complaisante, à qui il faudrait raconter tout sans omettre les détails... Le prix de cet hébergement gratuit, réglé en mots cochons à une amie curieuse...

Plus discret et moins cher que ces hôtels impersonnels où ils s'étaient croisés au début de leur relation, trois ans plus tôt...

Il avait fait son sac sans un mot et sans croiser son regard qu'il sentait rivé sur lui, comme pour photographier chaque détail, jusqu'à la prochaine fois. Il ne savait jamais quand il la voyait si c'était la dernière fois ou s'il y en aurait d'autres. Alors, il lui faisait l'amour avec l'énergie des ultimes désirs de ce condamné à perpétuité qui sait qu'il n'aura plus loisir de revoir librement le ciel, la mer, les autres...

... Il était parti, refermant doucement la porte d'entrée pour filer vers la gare. La laissant nue, pantelante, songeuse, troublée, mouillée de leurs sucs mêlés qui poissaient le drap.

"Il faudra changer le lit, avant de rendre les lieux à sa propriétaire...", songea-t-elle, amusée un instant à l'idée de cette généreuse amie à la vie terne, vivant une sexualité par procuration, se glissant dans les draps de leurs ébats, imprégnés des remugles poivrés de leurs deux corps mélangés, "Bleu" pour lui, "Coco Mademoiselle" pour elle, parfums de marque dispersés dans les senteurs musquées de transpiration, de sexe et de plaisir...

À plat-ventre sur le lit défait, elle leva inconsciemment ses fesses vers une verge fantôme, une ceinture ou une cravache imaginée, puis renifla les draps, le nez enfoui comme pour poursuivre de nouveaux ébats de leur joute... Le cul dressé bien haut, imaginant son corps de mâle derrière elle, prêt à la transpercer une nouvelle fois...

Mais elle était seule, dans cette chambre.

Elle ne l'avait pas accompagné à la gare. Passage obligé, mais ils détestaient leurs adieux. Se tenaient la main jusqu'au dernier instant, jouant un au revoir tacite avant de repartir enfin chacun de son côté, sans se retourner. Doigts joints jusqu'à l'ultime, mains qui soudain glissent jusqu'à ne plus se toucher, dans une chorégraphie au ralenti quand chacun s'éloigne à l'opposé dans le brouhaha des trains, des annonces crachées par les hauts-parleurs et de la foule des voyageurs...

Surtout, ne pas se retourner... Garder encore la mémoire de la peau et la chaleur de l'autre !

Mais cette fois point d'adieux sur le quai. Elle avait préféré lui appeler un taxi...

Elle ferma les yeux. Et se mordant la lèvre; recommença le film des heures passées, sa main entre ses cuisses, pour à nouveau revivre...

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