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Lui passer les menottes...

3288 - "Tie Me Up ! Tie Me Down* !

Juste éclairés par une lumière facétieuse changeante, tantôt bleue, tantôt rouge "vicieusement" positionnée au-dessus du lit défait comme une lanterne rouge des bordels d'antan, les deux amants reprennent leur souffle après la joute, attendant le second round...

Quelques dizaines de minutes plus tôt, ils sont rentrés dans l’appartement, revenant du restaurant après le dîner. Ils doivent paraitre petit couple bien romantique aux yeux des rares passants, marchant enlacés comme des amoureux de Peynet dans les rues désertes. Ils se chauffent de mots crus murmurés à l'oreille, ayant hâte de rapidement refermer la porte sur leurs ébats d'une réelle pornographie d'amants qui raffolent du sexe et l’avouent sans détour...

Par-dessus tout, c'est leur envie commune de "discipline domestique", liée à un jeu érotique de conjugalité tacite d'autant plus surprenant qu'ils ne sont pas du tout mariés (en tout cas pas ensemble...) qui s'est instauré entre eux, au fil des rencontres...

Il est "son homme", "son mari", elle est "sa femme", aux deux sens du terme, au moins pour les moments intenses qu'ils vivent ensemble. Ils en usent quand ils se parlent pendant l'amour, comme portés et excités par ces mots précis qui ont une sonorité et un retentissement très troubles dans leur esprit. D'autant plus qu'ils les prononcent souvent dans des instants où l'animalité des corps prend le dessus sur la bienséance, la tendresse et le sexe "pour faire joli".

Ils font l'amour certes, mais ils baisent aussi, en se lâchant dans la gestuelle et aussi dans les mots... Vider l’esprit autant que les corps. Oser les choses les plus interdites, les plus sales. Les plus douces...

Il vient de la fesser comme jamais. Il sent en posant sa main sur sa croupe la chaleur qui diffuse comme un brasero, tant il a martyrisé la chair des rondeurs offertes qu'elle n'a pas tenté de dérober à la punition. Elle voulait demander pardon de l'avoir offensé (même ludiquement...), a besoin de pouvoir le crier, mais a tenu par fierté à ne pas se rendre d'emblée, le laissant aller chercher sa victoire, assurément pas sans combattre... La chèvre de Monsieur Seguin a de beaux restes. Mais le loup est tenace.

Alors il l'a claquée et reclaquée à s'en faire mal à la main, emplissant la chambre de ces sonorités spécifiques, cherchant la reddition et puis les larmes, la replaçant à chaque mouvement d'esquive, lui grondant à l'oreille des mots qui la rendent encore plus cavale frémissante. Orgueilleuse, elle tente de résister aux claques. "Tu fesses très fort, mon chéri...", disait-elle le matin même, en forme de constat satisfaisant autant pour elle que pour lui...

Pas question de décevoir cette croupe offerte et dénudée. D'emblée, il claque sans moment de latence, sans montée progressive.

Elle se cabre sous les rudes claquées qu'il lui assène à même la peau nue des fesses, qui peu à peu chauffent jusqu'à l'intolérance... Toutefois elle met un point d'honneur à lui résister. Tenir le plus longtemps possible, espérant un peu triompher et lui montrer qu'elle est plus forte au final et qu'il cèdera avant avec la main qui n'en peut plus... Mais il n’arrête pas et à un moment, c'est submergée par l'émotion et la douleur qu'elle demande enfin grâce, à son corps défendant.

Là, elle chuchote... Elle adore sentir ses fesses brûlantes et a envie qu'il la prenne tout de suite comme un soudard pour profiter de cette surchauffe culière. Dans un souffle et sans le regarder, il l'entend prononcer:  

"Attache-moi les mains !"

Il a amené des menottes, boucles de cuir à chaque poignet reliées par une petite chaîne... Il lui a montré en riant le matin même. Ils ne s'en sont jamais servis. Mais cette nuit, c'est elle qui lui demande. Alors, prenant le temps, il se lève et fouille dans son sac de voyage, extirpant d'une poche les menottes en cuir et métal achetées des années plus tôt comme une sorte de défi, mais sans jamais les sortir du tiroir où elles étaient planquées...

Il revient vers elle qui n'a pas bougé, enserre ses poignets, les lui lie dans le dos... Et la replace dans la posture obscène, simplement éclairée par la lumière clignotante...

À genoux, elle a enfoui la tête dans les oreillers et attend dans une invite silencieuse qu'elle n'a pas besoin d'expliciter... Terriblement excitante, à quatre pattes, sa croupe haute et brûlante, elle réclame une saillie au plus serré, un coït de mâle, d'homme, de fauve qui prend sa femelle sans la moindre concession et jaillira en elle en prenant le temps qu'il faudra, sans se soucier de ses gémissements ni de ses suppliques...

C'est la première fois qu'il l'attache. Mains liées, elle lui offre une vision d'un érotisme intense... Ce corps aux poignets solidement entravés, impuissants à le saisir ou se défendre, il lui suffit maintenant de l'investir d'une verge flamboyante. Un appel à ses mauvais instincts enfouis d'homme des cavernes. Plus question de lui tenir la chaise au restaurant ou de s'effacer pour la laisser passer, une fois la porte ouverte. La galanterie qui lui est chère n'est plus de mise en cet instant précis...

La nuit est rauque...
* "Attache-moi !"

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