C'est une histoire... Est-elle réelle ou pas, à vrai dire, peu importe.
Vous en ferez ce que vous voulez. Disons que c'est très... réalisable, croyez-moi. Toujours est-il que ce texte n'est pas de moi, mais d'une amie chère qui l'a écrit pour moi, il y a un moment. Moi je me contente de vous l'offrir et de le retranscrire ici, avec tout le parfum de l'authenticité requis...Mais lisez plutôt.
"(...) La portière claque.
Elle ignore encore que ce bruit restera gravé dans sa mémoire, de même que le mouvement de sa queue de cheval sur sa nuque alors qu’elle se dirige vers la porte de son appartement. Il ne la suit pas. Elle ne le regarde pas.
C’est fini. Elle ne l’appellera plus.
Elle entend la voiture redémarrer, puis s’éloigner. Puis plus rien. Elle allume toutes les lumières, met la télé, l’éteint, fait bouillir de l’eau pour un thé, se souvient qu’il est tard. Elle ne sait plus depuis quand elle a son téléphone dans la main. Menu, répertoire, son nom.
C’est fini. Il ne l’appellera plus.
La nuit est tombée, le silence avec elle.
Depuis sa fenêtre, elle aperçoit l’endroit où il était garé. Elle se revoit descendre, la tête trop haute. Fière de lui tenir tête. Elle lui a dit non. Mieux : elle lui a fait comprendre qu’elle n’était pas d’accord, en quittant la voiture sans un mot.
Quel était le sujet ? Moins d’une heure après, elle ne s’en souvient plus, tant l’important était que, pour une fois, elle décide. De mettre fin à leur relation ? Elle n’avait pas mesuré les conséquences de son geste. Sur le moment, seul comptait le fait de lui montrer qu’elle pouvait être la plus forte. Pas évident de se faire sa place quand l’homme dont vous êtes amoureuse à presque vingt ans de plus que vous…
Elle ne sait pas réagir avec mesure. Avait-elle vraiment besoin de claquer la porte ? S’il ne la rappelait pas, elle l’aurait bien cherché. Le téléphone vibre soudain dans sa main...
Son cœur se met à danser : il la rappelle déjà !
C’est sa mère. Elle n’écoute pas et coupe la conversation. Plutôt mourir que d’attendre le téléphone à la main. Elle pose l’appareil et va se faire couler un bain. La soirée et la nuit passent entre mépris pour le petit combiné et œillade en coin. Il ne sonnera plus de la soirée.
Tout honte bue, elle l’appelle le lendemain.
Elle s’apprête à implorer son pardon, quitte à fondre en larmes, il comprendra qu’elle a été stupide. Elle s’attend à un ton froid, distant. Elle est surprise de le trouver charmant. De sa voix la plus douce, il veut savoir comment elle va, assure ne pas lui en vouloir, envisage de la voir très bientôt…
- "Tu imagines bien que je ne vais pas laisser passer ton insolence, chérie..."
Elle est tellement soulagée qu’elle ne perçoit pas le sous-entendu:
- "Je me repends, mon amour, je t’assure !"
- "Je n’en doute pas. Tu vas même le prouver."
Elle rit.
- "Tout ce que tu veux !"
- "Ne crois-tu pas que ta sortie d’hier mérite une bonne fessée ?"
Son cœur manque un battement. Un blanc s’installe. Elle ne découvre rien : Pas plus tard qu’hier, il évoquait son goût pour ce jeu. Elle avait écouté.
Elle ne connait pas cet univers, mais il l’attire. Il l’a évoqué de telle manière que les images s’étaient imposées à elle : une jeune femme les mains dans le dos, la culotte aux chevilles et les fesses rouges.
La même, (elle, déjà ?) en travers des genoux de son amant, le cul à l’air. La marque rouge qui s’imprime sur la peau blanche…
Sa voix la sort de son fantasme.
- "Alors ? Qu’en penses-tu ?"
- "Oui…"
- "Oui, quoi ?"
Sa voix a changé. Rauque, plus ferme. Partagée entre la peur et l’envie, elle sait que sa réponse déterminera leur prochaine rencontre.
- "Oui, tu as raison."
Plus tard, quand elle repensera à cette conversation dans la solitude de sa chambre, elle se dira qu’elle avait peur de le perdre.
- "Dis-le."
Elle tremble. Le désir lui mord le ventre, les images s’entrechoquent. Elle respire à fond et se lance :
- "Je mérite une bonne fessée."
- "Et tu vas la prendre, crois-moi."
Il raccroche. Il lui fera souvent répéter cette phrase avant de la revoir. Elle peut dire aujourd’hui que cette fessée fut la plus fantasmée de leur histoire. Chaque conversation la laissait à la fois en feu et glacée de trouille. Il en jouait, tantôt cajoleur, tantôt froid. Il veillait à l’avoir en main.
Enfin, ils fixèrent une date. Elle aurait voulu se faire belle pour lui, mais il l’avait douchée d’une phrase
- "Les pisseuses s’habillent en jeans..."
C’est donc vêtue en l’étudiante qu’elle était encore, qu’elle le retrouva ce jour-là. Elle entre dans la voiture. La porte claque. Il roule, les yeux sur la route. A une ou deux reprises, elle tente une approche, un mot… Son babillage se perd dans l’habitacle. Elle se laisse conduire en silence jusqu’à la lisière d’une forêt.
Le trajet lui a semblé durer une éternité, pourtant, ils ne sont qu’à quelques kilomètres de chez elle.
- “Donne-moi ta bouche."
Encore cette voix, sans réplique. Elle l’embrasse, heureuse de retrouver enfin un peu de proximité. Une main sur sa nuque, il la dévore. Elle promène ses mains sur son pantalon, jusqu’à son entrejambe.
Il bande. Comme chaque fois qu’elle sent l’effet qu’elle fait à son amant, elle se sent rassurée.
De son autre main, il dégrafe son jeans. Sa main se glisse entre ses lèvres. Elle mouille. Sans qu’il ne le lui demande, elle écarte un peu plus les cuisses. Le dernier bouton de son jeans saute sous l’assaut. Il titille son bouton. Elle soupire de plaisir...
- "Sors."
Son premier mouvement est pour rajuster son jeans, mais il l’arrête :
- "Tu restes comme ça."
Il n’en faut pas plus pour lui faire baisser les yeux. Il la prend par la main et l’entraine entre les arbres, à quelques mètres seulement du sentier. Jamais elle n’a eu aussi honte de toute sa vie. Elle a rêvé de fesses rouges, mais elle n’avait pas envisagé qu’il empourprerait d’abord ses joues. Elle n’ose croiser le regard des quelques passants qui se promènent en cette fin d’après-midi.
Elle ne regarde autour d’elle que lorsqu’il s’arrête.
Ils sont entourés d’arbres et relativement à l’abri des regards. Il ne lui faut qu’un geste pour la mettre en appui sur son bras. Elle ne touche plus terre quand elle sent qu’il empoigne son jeans et sa culotte. La fraicheur de l’air, incongrue la surprend, mais pas autant que la première claque qu’il lui administre.
La douleur lui arrache un cri. Il ne se retient pas. Ses fesses commencent à chauffer, puis à brûler. À croire que pour lui aussi, cette correction est libératrice. Elle se tortille, tente de lui échapper, pleure même, mais rien ne pouvait la rendre plus fière.
Quand finalement, il la pousse contre un arbre et écarte ses fesses, elle n’a même pas le réflexe de se cambrer. Elle jouit au moment où elle sent la fraicheur de son ventre contre ses fesses bouillantes..."
Texte© Kaëlle